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| Sur la route de Néo Chorio à Vryssès | On peut rejoindre les localités de Néo Chorio (Νέο Χωριό) et de Vryssès (Βρύσες) par l’ancienne route nationale 90, mais il existe une route de contournement qui est la route provinciale 49 de Néo Chorio à Vryssès (Επαρχιακή Οδός Νέου Χωριού-Βρύσων) ; cette route provinciale permet de découvrir quelques villages de l’intérieur de l’Apokoronas. À partir de Néo Chorio, la route provinciale 49 remonte le cours supérieur de la rivière Kyliaris (ποταμός Κυλιάρης) et atteint d’abord Machéri (Μαχαιροί), puis Ramni (Ραμνή), où l’on peut faire une excursion vers le village de Kyriakosellia pour voir les ruines de son château et son église byzantine ; on atteint ensuite Mélidoni (Μελιδόνι), Pémonia (Πεμόνια), Frès (Φρες), Tzitzifès (Τζιτζιφές), Nipos (Νίπος) et, enfin, Vryssès, le chef-lieu du dème. |
| Le village de Kyriakosellia (Κυριακοσέλλια / Kyriakoséllia) | Kyriakossellia (Κυριακοσέλλια), ou Kyriakosélia (Κυριακοσέλια), est un petit village de l’Apokoronas, d’une trentaine d’habitants, qui se trouve sur les contreforts nord-est du massif des Montagnes Blanches (Λευκά Όρη), à environ 340 m d’altitude. Le village se trouve au pied d’un promontoire escarpé où se dressent quelques ruines d’un ancien château, le Kastéli (Καστέλι). La localité de Kiriakosselia fait partie de la communauté locale de Ramni (Ραμνή) (κοινότητας Ραμνής), village qui se trouve à environ 700 m au sud-est ; le village de Chiliomoudou (Χιλιομουδού) fait aussi partie de cette communauté. Le chef-lieu de la province, La Canée, se trouve à environ 30 km au nord-ouest ; le chef-lieu du dème de l’Apokoronas, Vryssès, se trouve à environ 15 km à l’est-sud-est. La principale attraction touristique culturelle de Kyriakosellia est une église byzantine considérée comme l’une des plus belles églises de Crète, l’église Saint-Nicolas ; cette église est située en contrebas des ruines d’un ancien château, datant de la même seconde époque byzantine, construit sur un éperon rocheux ; au pied de la pente escarpée de cet éperon rocheux se trouve une chapelle rupestre, la chapelle Saint-Mammas (Άγιος Μάμας), dédiée à saint Mammès de Césarée, en Cappadoce. |
| Les ruines du château de Kyriakosellia (κάστρο των Κυριακοσέλιων / kástro ton Kyriakosélion) | Le château de Kyriakosélia (κάστρο των Κυριακοσέλιων) se trouve à environ 400 m d’altitude, à l’extrémité occidentale d’un éperon rocheux situé à environ 200 m au nord-est du village ; le château domine le village d’environ 60 m. L’accès au château se fait par l’ouest, depuis le village, par un sentier scabreux et tortueux, d’une pente moyenne de près de 30 %. Le château est distant d’environ 9 km, à vol de corbeau, de la côte sud de la rade de Souda.Aller au château de Kyriakosélia avec Google Maps (35.405757, 24.104576). Le château est également nommé « Château Saint-Nicolas » (Κάστρο Αγίου Νικολάου), « κάστρο » étant le terme utilisé à l’époque byzantine pour désigner un château, dérivé du latin « castrum » ; le château est parfois nommé le Kastéli (Καστέλι), d’après le mot utilisé à l’époque vénitienne, « Kastèli ». Le château de Kyriakosellia aurait été bâti pendant la seconde époque byzantine. Selon une tradition controversée, l’empereur Alexis Ier Comnène aurait réparti les terres de Crète entre douze Archontopouli (Ἀρχοντόπουλοι) (« fils d’archontes »), vers l’an 1092, afin de rétablir l’ordre dans cette possession insoumise ; la contrée située dans le sud-ouest de l’Apokoronas, entre la baie de Souda et les Montagnes Blanches, comprenant les villages d’Arméni (Αρμένοι), de Stylos (Στύλος), de Kalyvès (Καλύβες) et la région des Keramia (Κεραμιά), aurait été attribuée à la famille des Skordylis (Σκορδύλης) ; vers la fin du XIIe siècle les seigneurs Skordylis auraient fait bâtir le château de Kyriakosellia afin de défendre ces terres.
L’historien italien du début du XXe siècle Giuseppe Gerola identifie le kastèli de Kyriakosélia – qu’il écrit étrangement « Kjirjakosèlja » - à l’une des quatorze forteresses qu’aurait bâties le corsaire génois, le comte de Malte Enrico Pescatore, pendant son occupation de l’île, de 1206 à 1211, la « Rocca di San Nicolò », dans la châtellenie de Bicorna (Castellania di Bicorna). Lorsque les Vénitiens obtinrent la reddition des défenseurs de la Rocca di San Nicolò, qui étaient en fait des Grecs et non des Génois, ils les conduisirent au Castel Bicorna, ou Castel Apicorno, près de Calive (Kalyvès), en leur permettant de s’embarquer vers la destination de leur choix, ce qui prouve que la Rocca di San Nicolò ne devait pas être très éloignée de la baie de Souda. Après sa prise de possession de la Crète, en 1212, la République de Venise restaura et utilisa la Rocca di San Nicolò. Cependant, dès 1217, un premier soulèvement crétois contre la domination vénitienne, mené par Sébaste Constantin Skordylis (Σεβαστός Κωνσταντίνος Σκορδύλης) et par Michel Mélissène (Μιχαήλ Μελισσηνός), permit aux archontes byzantins de s’emparer de toute la Crète occidentale à partir du Mylopotamos ; le château de Kyriakosellia redevint la propriété des Skordylis. D’autres soulèvements continuèrent jusqu’en 1236, quand les Vénitiens, commandés par le duc de Candie Bartolomeo II Gradenigo, vainquirent les rebelles crétois ; le château de Kyriakosellia passa aux mains des Vénitiens le 23 juillet 1236. Ces soulèvements furent nommés soulèvements des « Deux Syvritos » (επανάσταση των Δύο Συβρίτων), du nom des fiefs des deux familles, la province de l’Amari, le Syvritos d’en Haut (Άνω Σύβριτος), pour la famille des Skordylidès (Σκορδύληδες) et la province de Saint-Basile, le Syvritos d’en Bas (Κάτω Σύβριτος), pour la famille des Mélissènes (Μελισσηνοί). En 1902, Giuseppe Gerola décrit les ruines du kastèli de la manière suivante :
« La colline, séparée des autres par les flancs, est rocheuse et son accès est accidenté, voire excessivement difficile. On l’escalade par l’ouest. Le sommet est entouré d’un mur de 1,30 m d’épaisseur, dont le parapet, épais de 0,60 m, est également visible par endroits. Le long du côté sud, deux portes ou fenêtres étroites (H et K), larges de 0,60 m, subsistent. À l’est, se trouvent deux enceintes de fortification. À l’intérieur du château, sur le sommet ouest, se trouve une tour polygonale (A) dont les murs mesurent 1,30 m d’épaisseur et 1,20 m (5,5 pieds), initialement voûtés. Dans la vallée entre ce sommet et celui situé plus bas à l’est se trouvent les vestiges de la petite église Sainte-Veneranda (chiesuola di S. Veneranda). On trouve également deux citernes (C, D) – dont la plus grande mesure environ 18 x 7 m – et plusieurs puits (E, F, G). Le long du versant nord, un escalier très raide, en partie creusé dans la roche et doté d’un dosseret en maçonnerie, mène à une grotte dont l’entrée est fermée par un mur très solide : à l’intérieur se trouvent une fontaine et la petite chapelle Saint-Mammas (cappellina di S. Mama) (M). » De nos jours, les deux portes étroites mentionnées par Gerola n’existent plus. De l’enceinte fortifiée qui épousait les courbes du terrain, il ne reste que quelques ruines éparses. Sur la selle située entre le sommet de l’ouest et le sommet de l’est, moins élevé, se trouvent les vestiges de la petite chapelle castrale Sainte-Parascève (Αγία Παρασκευή), nommée Santa Veneranda par les Vénitiens ; les mots Parascève et Veneranda, ou Venera, se réfèrent tous deux au vendredi, veille du sabbat. De nos jours une petite chapelle a été édifiée à cet emplacement. Depuis le château, un escalier fortifié, situé au nord-est, permettait de descendre jusqu’à la chapelle rupestre Saint-Mammas (cappellina di San Mama), près de laquelle se trouve une source qui alimentait le château en eau. |
| L’église Saint-Nicolas (Άγιος Νικόλαος / Ágios Nikólaos) | L’église Saint-Nicolas à Kyriakosellia se trouve au creux d’un vallon situé à environ 500 m au nord-est du village, en contrebas du promontoire où se dressait le château de Kyriakosellia ; dans ce vallon bien irrigué sont cultivés des agrumes. L’église est sur une petite route qui relie Kyriakosélia à Stylos, via les hameaux de Chiliomoudou (Χιλιομουδού) et de Samonas (Σαμώνας).Aller à l’église Saint-Nicolas à Kyriakosélia avec Google Maps (35.407869, 24.107164). L’église Saint-Nicolas paraît avoir été dédiée initialement à saint Nicolas le Studite (Όσιος Νικόλαος ο Στουδίτης) ou saint Nicolas le Confesseur (Άγιος Νικόλαος ο Ομολογητής), un saint byzantin du VIIIe siècle, originaire de Kydonia (La Canée), moine au monastère de Stoudion à Constantinople. Cependant le culte de saint Nicolas de Myre (Άγιος Νικόλαος Μύρων), évêque de Myre, en Lycie, à la fin du IIIe siècle, s’est ajouté au culte primitif. L’église de Kyriakosellia fête son saint patron, Nicolas le Studite, le 4 février.
L’église Saint-Nicolas a été édifiée à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle, pendant la seconde époque byzantine ; l’édifice était initialement à une nef unique couverte par une voûte, avec des fenêtres latérales en arcs et une grande abside semi-cylindrique ornée d’une fenêtre trilobée de même hauteur. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | Vers 1230 - 1236, à l’époque vénitienne, mais quand la région avait été reprise par la noblesse byzantine, l’église Saint-Nicolas a été transformée et a adopté un plan cruciforme, en forme de croix grecque inscrite ; du côté ouest, une seconde nef voûtée a été accolée à la nef d’origine ; cette nouvelle nef est surmontée d’un dôme cylindrique, de hauteur inhabituellement élevée ; le tambour du dôme est ajouré de six fenêtres en briques à arc en plein cintre ; les toits de la nef et du dôme sont couverts de tuiles ; les fenêtres latérales de la nef sont bilobées et bordées de briques. C’est aussi à cette époque que l’intérieur de l’église fut décoré de peintures murales à fresque.Au début du XXe siècle, le mur de l’ouest de la nef du XIIIe siècle, fut démoli pour construire un narthex à une seule nef, donnant à l’église Saint-Nicolas sa forme présente ; le mur de l’ouest est surmonté d’un clocher. Le narthex du XXe siècle n’est pas représenté sur le plan ci-contre. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | À l’intérieur de l’église Saint-Nicolas, dans toutes les parties datant du XIe siècle ou du XIIIe siècle, on peut admirer des peintures à fresque de grande qualité, sans doute réalisées par plusieurs peintres talentueux du début et de la fin du XIIIe siècle, dans le respect des techniques du XIIe siècle de l’époque des Comnènes. Ces peintres ont utilisé des couleurs intenses et luxueuses, notamment le magnifique « bleu d’Égypte » ; dans certains cas, comme sur les visages, les lignes du dessin préliminaire sont évidentes. Ces fresques, représentant des scènes de la vie christologique, de la Vierge Marie et de la vie de saint Nicolas, sont plutôt bien préservées dans l’ensemble. Sur la voûte de l’abside, datant du XIe siècle, se trouve une représentation de la Vierge Marie assise sur un trône, entourée de deux archanges en adoration. Au-dessous, sur le mur cylindrique de l’abside, sont représentés la « Communion des Apôtres » (Κοινωνία των Αποστόλων) et le « Mélisme » (Μελισμός), c’est-à-dire la transsubstantiation du corps et du sang du Christ, avec les hiérarques concélébrants. Sur la coupole, datant du XIIIe siècle, coupole bien éclairée par les six fenêtres du dôme, est représenté le Christ Pantocrator (Χριστός Παντοκράτωρ), entouré de quatre archanges et des prophètes sur le tympan, et des évangélistes sur les pendentifs de la coupole. Les piliers orientaux soutenant la coupole semblent avoir joué le rôle de l’iconostase et présentent le Christ Antiphoniste (Χριστός Αντιφωνητής), la Vierge Marie des Blachernes (Παναγία η Βλαχερνίτισσα), saint Nicolas évêque de Myre (Άγιος Νικόλαος επίσκοπος Μύρων), et saint Nicolas le Studite (όσιος Νικόλαος ο Στουδίτης). Le reste des murs est décoré de fresques évoquant trois importants cycles iconographiques de l’orthodoxie : la vie de la Mère de Dieu (Θεοτόκος), mettant en valeur la jeunesse de la Vierge Marie ; la vie du Christ, avec notamment, sur la voûte, la Transfiguration de Jésus, la Résurrection de Lazare, la Résurrection de Jésus, l’Ascension de Jésus et la Pentecôte ; la vie de saint Nicolas de Myre, fêté le 6 décembre. Il ne semble pas y avoir eu de cycle iconographique dédié à saint Nicolas le Studite. | L’église Saint-Nicolas à Kyriakosellia est généralement fermée à clé. On peut faire une halte au kafénio-taverne (Ταβέρνα Λεμονιά) de Samonas, à la sortie sud du village, à environ 5 km au nord-est de Kyriakosellia, pour obtenir la clé de l’église ou se faire accompagner. On peut aussi se renseigner auprès de l’Éphorie des Antiquités byzantines et post-byzantines de La Canée, au numéro de téléphone 00 30 28310 23653. L’intérieur de l’église n’est pas éclairée par la lumière électrique ; il est utile de se munir d’une lampe portative pour bien voir les fresques. Dans les années 1990, ici en 1995, la visite était assurée par un personnage très sympathique et très pittoresque, Georges Manatakis (Γεώργιος Μανατάκης), portant fièrement le costume traditionnel crétois : bottes, culotte bouffante et mantille à franges, le « mandili » (μαντήλι / mantíli). Il repose à présent dans le petit cimetière de Kyriakosellia, parsemé de pétales d’orangers, attenant à l’église. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) |
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| Le village de Frès (Φρες / Fres) | Frès est un petit village agricole du sud-ouest de l’Apokoronas, situé sur les contreforts nord-est des Montagnes Blanches, à environ 230 m d’altitude. Frès se trouve à environ 8 km à l’ouest du chef-lieu du dème, Vryssès, et à 31 km au sud-est de La Canée. Le village vit principalement de la production d’huile d’olive, de vin et de fromage. La localité de Frès compte un peu plus de 200 habitants, mais elle est le chef-lieu d’un canton (Δημοτική ενότητα Φρε) qui comprend quatre autres communautés locales : Mélidoni (Μελιδόνι), Païdochori (Παϊδοχώρι) qui comprend aussi le village d’Agioi Pantès (Άγιοι Πάντες) (« Tous les Saints »), Pémonia (Πεμόνια) et Tzitzifès (Τζιτζιφές) ; le canton a une population totale de moins de 1 000 habitants.
Le village possède une grande place sur laquelle se dresse la grande église de l’Annonciation (Ευαγγελιστρία), une église à trois nefs, coiffée d’un dôme, avec deux immenses clochers, qui paraît à présent démesurée pour ce modeste village.
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| La ville de Vryssès (Βρύσσες / Vrýsses) | Vryssès est un bourg agricole situé au milieu de l’Apokoronas, à environ 62 m d’altitude, dans une plaine fertile irriguée par plusieurs rivières, plaine qui se trouve au piémont nord-est des monts Madarès (Μαδάρες), plus connus sous le nom de Montagnes Blanches (Λευκά Όρη) ; l’activité primaire des habitants du village est la culture des agrumes et des oliviers, et l’élevage de moutons et de chèvres ; Vryssès est réputé pour sa production de yaourts que l’on consomme traditionnellement avec du miel. Vryssès exerce aussi une activité administrative, étant, depuis 2010, le chef-lieu du dème de l’Apokoronas, au détriment du chef-lieu historique de la contrée, le village de Vamos. Vryssès est aussi le chef-lieu d’un des six cantons de l’Apokoronas, le canton de Kryonérida (Δημοτική ενότητα Κρυονερίδας), qui comprend les communautés locales de : Alikampos (Αλίκαμπος) ; Vafès (Βαφές) ; Emprosnéros (Εμπρόσνερος) ; Maza (Μάζα) ; Nipos (Νίπος) ou Nippos (Νίππος). Vryssès est le chef-lieu d’une communauté locale (Κοινότητα Βρυσών Αποκορώνου) qui comprend aussi le village de Métochi (Μετόχι) (« le métoque »), nommé autrefois « Μετόχι Γετίμη », situé à 2 km au nord-ouest de Vryssès, et le village de Filippos ou Philippos (Φίλιππος), situé à moins de 2 km à l’est-sud-est de Vryssès ; la population de la communauté locale s’élève à quelque 800 habitants.
La localité de Vryssès se trouve au carrefour de plusieurs routes : l’ancienne route nationale 90 de La Canée à Réthymnon et quatre routes provinciales : la route 49 vers Néo Chorio, la route 51 vers Vamos, la route 52 vers Nipos et Agioi Pantès, et la route 54 vers Askyfou puis Chora Sfakion. Vryssès n’est qu’à 500 m d’une bretelle de sortie de la nouvelle route nationale 90. Vryssès est à 33 km au sud-est de La Canée, soit environ 40 min de conduite, à 33 km à l’ouest de Réthymnon, soit environ 36 min de conduite, et à 37 km au nord de Chora Sfakion, soit environ 50 min de conduite. Il y a un parc de stationnement public au nord du centre-ville de Vryssès. En raison de la situation de la ville, la station d’autocars de la compagnie KTEL, située un peu au nord de la place centrale, est une sorte de plaque tournante pour les voyageurs qui utilisent les transports publics. Le toponyme « βρύσες / vrýses » signifie « source », avec la nuance de source captée, de fontaine ou même de robinet ; le mot « source », au sens général, est « πηγή / pigí », et une fontaine se dit « κρήνη / kríni ». Le nom du village est parfois écrit avec deux « σ », « Βρύσσες ». Ce toponyme est très courant en Grèce ; en Crète il y a par exemple le village de Vryssès situé dans la vallée d’Amari. Pour spécifier le Vryssès de la province de La Canée on peut écrire « Βρύσες Αποκορώνου Χανίων ». Vryssès est traversé par plusieurs rivières dont les principales sont : la rivière Boutakas (ποταμός Μπούτακας) qui prend sa source dans les environs d’Embrosnéros (Εμπρόσνερος) et de Vafès (Βαφές), au sud-ouest de Vryssès, et qui recueille les eaux du versant nord-est des Montagnes Blanches ; la rivière Vryssianos (ποταμός Βρυσιανός), c’est-à-dire la rivière « vryssienne » ou rivière de Vryssès, qui prend sa source dans les environs de Métochi, au nord-ouest de Vryssès. Le village a été construit au confluent de ces deux rivières ; la rivière Vryssianos est l’affluent de la rivière Boutakas sur sa rive gauche ; en aval de Vryssès la rivière Boutakas coule en direction de l’est et se mêle à la rivière Almyros pour se jeter dans le golfe de l’Almyros à Georgioupoli.
Le centre-ville de Vryssès, aménagé en parc, se trouve autour du confluent des rivières, près d’un grand pont où passe l’ancienne route nationale 90 ; cette zone, rafraîchie par les cours d’eau où barbotent quelques canards, est très agréable pendant la chaleur torride de l’été ; dans plusieurs tavernes, aux terrasses ombragées par d’immenses platanes centenaires, on peut déguster de l’agneau rôti à la broche et du yaourt de lait de brebis sucré au miel de la région. |
| L’arche hellénique (Ελληνική Καμάρα / Ellinikí Kamára) | Selon une légende locale il y avait dans la région, dans l’Antiquité, une cité nommée Philippoupolis (Φιλιππούπολης), bien qu’aucun texte ne mentionne cette cité. Cependant cette cité pourrait avoir été située à l’emplacement du village présent de Filippos ou Philippos (Φίλιππος), situé à environ 2 km au sud de Vryssès ; à environ 1 km au nord-est de Filippos se trouve un pont antique à une seule arche, connu sous le nom d’« Arche hellénique », qui permet de franchir la rivière Boutakas.Ce pont est considéré comme l’un des plus anciens de Crète ; il aurait été construit à l’origine en pierres non cimentées, à l’époque hellénistique ou même à la fin de l’époque classique. Le pont a été reconstruit aux époques vénitienne et ottomane, en remployant les pierres d’origine, mais en les cimentant avec un mortier fait avec du sable de la rivière et de la chaux. La hauteur de l’arche est de 8,40 m au-dessus du lit de la rivière et sa portée maximale est de 11,10 m, et les piles du pont ont une épaisseur de 4,8 m. C’est vraisemblablement ce pont qui est à l’origine du nom que les Vénitiens donnaient à la rivière Boutakas, « Camara fiume », « le fleuve Arche ». L’Arche hellénique se trouve de nos jours coincé entre la route nationale 90 et l’ancienne route nationale 90, à environ 1,5 km au sud-est de Vryssès, à un endroit où l’ancienne route passe sous un viaduc de la nouvelle route ; l’emplacement n’est pas très plaisant mais le vieux pont a été restauré dans les années 2020 et une aire de pique-nique, ombragée par des cyprès, a été créée autour du pont ; un ancien moulin à huile, transformé en buvette, se trouve à proximité. Aller à l’Arche hellénique avec Google Maps (35.368999, 24.215349). |
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| | Le village de Maza (Μάζα / Máza) | Maza est un village agricole, d’une centaine d’habitants, situé dans le sud de l’Apokoronas, à un peu plus de 4 km au sud-est de Vryssès et à 2 km au nord d’Alikampos, par la route de Vryssès à Chora Sfakion, en bifurquant à gauche sur la petite route de Filippos (Φίλιππος) ; le village se trouve à 160 m d’altitude, au piémont des monts Madarès (Μαδάρες), au bord de la vallée de la rivière Boutakas (Μπούτακας). Maza est le chef-lieu d’une communauté locale (Κοινότητα Μάζης) qui comprend également les localités de Fonès (Φονές) et Champatha (Χάμπαθα). Le toponyme « μάζα » signifie « masse ». Sur la place du village se trouve la principale attraction de Maza, la petite église Saint-Nicolas (Άγιος Νικόλαος) édifiée au XIIIe siècle ; l’église d’Agios Nikolaos est une église à une seule nef, couverte par une voûte en berceau et un toit en tuiles à deux pans ; les murs sont en pierres grossièrement équarries et sont aveugles ; du côté de l’est se trouve une petite abside semi-cylindrique, couverte par des tuiles et percée de l’unique fenêtre de l’édifice, fenêtre très étroite fermée par un volet ; l’édifice mesure 6,6 m de longueur par 4,3 m de largeur.
L’église d’Agios Nikolaos est réputée pour des peintures murales à fresque réalisées vers 1325 par le peintre crétois Ioannis Pagoménos (Ιωάννης Παγωμένος) (1285 – 1350) ; ce peintre, originaire de la ville de Candie, de nos jours Héraklion, a décoré de nombreuses églises dans la province de La Canée, par exemple l’église de la Dormition dans le village voisin d’Alikampos.
Dans la demi-coupole de l’abside on remarquera la fresque de la Déisis (Δέησις), où le Christ Pantokrator est entouré de la Vierge Marie et de saint Nicolas, qui prend la place de saint Jean l’Évangéliste ; au-dessus de la Déisis se trouve une représentation du saint Foulard, le Mandylion (Άγιο Μανδήλιο), flanqué de la Vierge Marie et de l’archange Gabriel. En-dessous de la Déisis, une fresque représente six évêques, dont saint Nicolas, saint Jean Chrysostome (Άγιος Ιωάννης ο Χρυσόστομος) (« saint Jean Bouche d’Or ») et saint Grégoire de Nazianze (Άγιος Γρηγόριος Ναζιανζηνός).
L’église Saint-Nicolas est généralement fermée à clé ; on peut demander la clé à le taverne située sur la place. |
| Le chai Dourakis (Οινοποιείο Ντουράκη / Oinopoieío Ntouráki) | Sur la route de Vryssès à Chora Sfakion, les amateurs de vins pourront faire une halte, voire une halte-dégustation, au chai Dourakis situé juste à gauche de la route, à environ 4,5 km au sud de Vryssès ; le village d’Alikampos se trouve à environ 2 km à l’est par la route.Aller au chais Dourakis avec Google Maps (35.349566, 24.203053). Le chai Dourakis est un domaine viticole familial fondé vers 1988 par Andréas Dourakis (Ανδρέας Ντουράκης) ; la famille Dourakis pratique une viticulture organique de divers cépages crétois en plus des cépages classiques : le vidiano (Βιδιανό), le vilana (Βηλάνα), le muscat de Spinas (Μοσχάτο Σπίνας), originaire de la région de Sélino, le romeiko (Ρωμέικο), le malvoisie (Μαλβαζία) et le kotsifali (Κοτσιφάλι). Dans la salle de dégustation, au 1er étage du chai, on peut découvrir quelques-uns de la vingtaine de vins rouges, rosés ou blancs produits par le domaine. On peut aussi faire une visite guidée des caves et du vignoble, ou prendre un repas accompagné des vins du domaine, sur réservation. Visite du chai Dourakis :
Horaires : de mai à octobre, de 11 h à 20 h. Visites guidées à heures fixes. Téléphone : 00 30 28250 51761. Site sur la Toile : dourakiswinery.gr. Le chai possède aussi un petit musée agricole d’une salle présentant d’anciens outils de la viticulture. |
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