 | Le village de Patsianos, le village et les gorges de Kallikratis, et le village et le château de Frangokastello dans les Sfakia en Crète |  |
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| | | La partie orientale du dème des Sfakia, le coin sud-est de la province de La Canée, est occupée par la communauté locale de Patsianos (Κοινότητα Πατσιανού) et la communauté locale de Skaloti (Σκαλωτή) (Κοινότητα Σκαλωτής), communauté locale qui marque la bordure avec le dème d’Agios Vassilios dans la province de Réthymnon. Ces communautés locales présentent un paysage moins montagneux que le reste des Sfakia car les extensions orientales du massif des Montagnes Blanches n’atteignent pas la mer, mais laissent une vaste plaine côtière entre les montagnes et la côte sud de la province.
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La section 26 du chemin européen de randonnée E4 traverse la plaine côtière de part en part jusqu’à Rodakino. |
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| | Sur la route d’Impros à Épiskopi | La route d’Impros à Épiskopi est l’enchaînement de la route provinciale 55 de la province de La Canée et de la route provinciale 1 de la province de Réthymnon. La route provinciale 55 part d’une bifurcation à gauche de la route provinciale 54 de Vryssès à Chora Sfakion, au nord du village d’Impros, à environ 810 m d’altitude, et escalade le flanc sud-ouest du mont Angathès (βουνό Αγκαθές) jusqu’à environ 1 120 m d’altitude ; la route redescend ensuite en direction d’Asfendos (Άσφενδος) puis de Kallikratis, à environ 750 m d’altitude ; environ 2,5 km après Kallikratis, la route atteint la bordure avec la province de Réthymnon. La route provinciale 1 de la province de Réthymnon atteint d’abord le village de Myriokéfala (Μυριοκέφαλα), à environ 580 m d’altitude, puis Argyroupoli (Αργυρούπολη), à 280 m, et continue en direction du nord vers Épiskopi (Επισκοπή), à 120 m, en longeant la vallée de la rivière Moussélas.
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| Le village de Kallikratis (Καλλικράτης / Kallikrátis) | Kallikratis est un petit village agricole de basse montagne, situé au bord d’un petit plateau bien irrigué coincé entre deux extensions orientales du massif montagneux des Montagnes Blanches : au nord, le mont Angathès, ou Agkathès (βουνό Αγκαθές) qui culmine à 1 511 m d’altitude ; au sud, le mont Kryonéritis (βουνό Κρυονερίτης) qui culmine à environ 1 310 m d’altitude. Le plateau de Kallikratis (οροπέδιο του Καλλικράτη) est à une altitude d’environ 750 m.Le village de Kallikratis se trouve sur la route provinciale 55 d’Impros à Épiskopi, à environ 16 km à l’est d’Impros, via Asfendos (Άσφενδος), et à environ 11 km au sud-ouest d’Asi Gonia (Ασή Γωνιά), ou à environ 13 km d’Argyroupoli (Αργυρούπολη), via Myriokéfala (Μυριοκέφαλα). Depuis la plaine côtière de Patsianos, une petite route de montagne monte du village de Kapsodassos (Καψοδάσος) jusqu’à Kallikratis, en suivant le rebord des gorges de Kallikratis ; cette route à revêtement, de 11,5 km de longueur, très spectaculaire, présente un grand nombre de virages en épingles à cheveux. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | La localité de Kallikratis ne compte qu’une dizaine d’habitants l’hiver et moins d’une cinquantaine d’habitants l’été ; il s’agit principalement d’éleveurs de bétail qui font paître leurs troupeaux de moutons et de chèvres sur le plateau pendant l’été et qui redescendent leur bétail vers la plaine côtière de Patsianos pendant l’hiver. La localité de Kallikratis fait partie de la communauté locale de Patsianos dans le dème des Sfakia. Selon la tradition locale, le toponyme du village de Kallikratis proviendrait du nom d’un drongaire originaire de la province des Sfakia, le drongaire Manoussos Kallikratis (Δρουγγάριος Μανούσος Καλλικράτης) ; ce drongaire, c’est-à-dire l’équivalent d’un chef de régiment, fut l’un des derniers défenseurs de la ville de Constantinople, à la tête de 1 500 Crétois, en mars 1453, avant le début du siège de la ville par les Turcs ; la ville tomba aux mains des Ottomans le 29 mai 1453. Le nom Kallikratis est aussi le nom de l’architecte athénien du Ve siècle avant JC, Callicratès, qui édifia le temple du Parthénon. Phonétiquement, « kallikratis » s’entend comme « kali-kratis » (καλή-κράτης), le « bon pouvoir » ; le nom du village est d’ailleurs parfois écrit, de façon erronée, « Kalikratis ». Comme toute la région des Sfakia le village de Kallikratis fut toujours rebelle aux occupations étrangères ; sous l’occupation ottomane, le village fut détruit, en partie ou en totalité, à trois reprises pendant les soulèvements crétois de 1770, de 1821 et de 1866. Sous l’occupation allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale, la première organisation de la Résistance nationale, l’A E A K (Ανώτατη Επιτροπή Αγώνα Κρήτης), fondée à La Canée le 15 juin 1941, soit seulement deux semaines après la fin de la « Bataille de Crète », eut son siège pendant quelques mois dans la maison de l’un de ses fondateurs, le colonel Andréas Papadakis (συνταγματάρχης Ανδρέας Παπαδάκης) (1888 – 1947), maison située au lieu-dit Vourvourès (Βουρβουρές), entre Kallikratis et Asi Gonia ; de nos jours, on peut y voir une stèle rappelant la carrière du colonel Papadakis, un vétéran de la guerre des Balkans et de la guerre d’Asie Mineure. Aller à Vourvourès avec Google Maps (35.250659, 24.278571). Dans un premier temps l’A E A K aida au passage des troupes britanniques de la côte nord de l’île vers le port de Chora Sfakion d’où elles étaient évacuées vers l’Égypte ; le groupe de résistance opéra plus tard un poste de TSF permettant aux agents secrets britanniques du S O E de communiquer avec Le Caire ; ce poste de radio était installé dans la grotte d’Anémospilios (σπήλαιο Ανεμόσπηλιος), située entre Asfendos et Kallikratis.
Le 8 octobre 1943 le village de Kallikratis fut victime de représailles par la Wehrmacht pour avoir aidé des maquisards. Ces maquisards faisaient partie du groupe de résistance indépendant de Manolis Bandouvas (Μανώλης Μπαντουβάς) qui avait causé le massacre de Viannos en attaquant une compagnie de l’armée allemande près de Viannos en septembre 1943 ; Bandouvas et quelques maquisards s’étaient enfuis vers l’ouest dans le but d’être évacués par le S O E britannique depuis la plage de Rodakino. Dans leur fuite, les maquisards furent accrochés par une patrouille allemande dans la région de Kali Sykia, le 4 octobre, et tuèrent près d’une vingtaine de soldats allemands, avec l’aide de résistants de Kallikratis dirigés par deux frères d’une famille historique du village : Nikos Manousélis (Νίκος Μανουσέλης) et Andréas Manousélis (Ανδρέας Μανουσέλης). Le commandant allemand Bruno Braüer envoya dans le secteur le commando de chasse Schubert (Jagdkommando Schubert), une unité paramilitaire de sinistre réputation commandée par le sergent-chef Friedrich Schubert (Φριτς Σούμπερτ), pour interroger la population civile et découvrir le repaire des maquisards. Le 4 octobre, le commando Schubert tortura puis mit à mort une quinzaine de femmes à Kali Sykia, situé à une douzaine de kilomètres à l’est de Kallikratis. Le 6 octobre, les troupes régulières de la Wehrmacht encerclèrent le village de Kallikratis, après avoir envahi le plateau par différentes directions, tandis que le commando Schubert brutalisait et mettait à mort les habitants de Kallikratis ; trente-et-un civils furent mis à mort, principalement des hommes ; une vingtaine de femmes furent arrêtées et emprisonnées à la prison d’Agia, au sud-ouest de La Canée ; les maisons du village furent pillées et incendiées. Cependant, il ne semble pas que les Allemands purent apprendre la cachette des maquisards ; Bandouvas put être évacué vers l’Égypte au début du mois de novembre 1943. Les noms des trente-et-une victimes sont inscrits sur le monument aux morts situé à la sortie sud-est du village, sur la route provinciale.
Ces destructions et l’exode rural ont fait de Kallikratis un village presque désert où de nombreuses maisons sont en ruine ; d’autres maisons ne sont habitées que pendant l’été par des propriétaires crétois originaires du village. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | Dans le centre du village, dans le quartier dénommé Pano Rouga (Πάνω Ρούγα), se trouve une église à deux nefs du XVe siècle : la première nef est dédiée à la Dormition de la Vierge (Κοίμηση της Θεοτόκου), la seconde à l’Archange Michel (Αρχάγγελος Μιχαήλ). Sur la façade sud se trouve un clocher-mur sculpté à trois cloches, construit en 1893 ; sur cette même façade on peut voir un intéressant cadran solaire. À côté de l’église se dressent les bustes de personnalités natives du village : le buste du pope Sifis (Joseph) Skordilis (Παπά Σήφης Σκορδίλης), descendant de la noble famille byzantine des Skordilis, héros de la Résistance contre les Turcs en 1774 ; le buste de Grégoire Papadopétrakis (Γρηγόριος Παπαδοπετράκης) (1828 - 1889), évêque du diocèse d’Iéra et Sitia (Ιεροσητείας), la métropole présente d’Iérapytna et Sitia. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | À la sortie sud-est du village, on peut trouver un kafénio, ouvert en été, où l’on peut déguster les produits et la cuisine du terroir, notamment des fromages de chèvre et du pain cuit au four à bois, le kafénio « Η Δρυς » (« Le Chêne »).Sur la route descendant en virages serrés vers la plaine côtière, se trouve également une bonne taverne. _small.jpg)
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| Les gorges de Kallikratis (φαράγγι Καλλικράτη / farángi Kallikráti) | Depuis le plateau de Kallikratis coule un torrent saisonnier qui a creusé de profondes gorges qui entaillent la montagne sur environ 2,5 km de longueur et qui aboutissent dans la plaine littorale, entre les villages de Patsianos et de Kapsodasos ; le ruisseau, assagi, continue son cours à travers la plaine jusqu’à la plage de Frangokastello. Les gorges de Kallikratis (φαράγγι Καλλικράτη), ou gorges « kallikratiennes » (Καλλικρατιανό φαράγγι), sont traversées par un sentier de randonnée qui constitue la section 25 du chemin de randonnée européen E4, balisé en jaune et noir. Ce sentier est un sentier muletier pavé qui était autrefois utilisé en automne pour la transhumance des troupeaux entre les pâturages du plateau de Kallikratis et la plaine côtière, et en sens inverse au printemps.
L’entrée des gorges se trouve à environ 3,5 km au sud-ouest du village, sur la petite route en lacets qui relie Kallikratis à Patsianos, à une altitude d’environ 670 m ; la traversée des gorges à une longueur de 4 km ; la sortie des gorges se trouve à environ 120 m d’altitude ; le dénivelé est de 550 m pour une pente moyenne d’environ 13 %. Aller à l’entrée des gorges de Kallikratis avec Google Maps (35.231206, 24.241115). À environ 1,5 km à l’ouest des gorges de Kallikratis se trouvent les gorges d’Asfendos (φαράγγι Ασφένδου) qui descendent du village d’Asfendos (Άσφενδος) vers la plaine côtière ; il existe un chemin muletier dans ces gorges par lequel transhumaient les troupeaux ; il est possible d’effectuer un circuit en empruntant ces gorges pour remonter vers Asfendos puis retourner à Kallikratis par la route provinciale 55. |
| | Sur la route de Chora Sfakion à Frangokastello | La route provinciale 31 de Chora Sfakion à Rodakino (Επαρχιακή Οδός Χώρας Σφακίων - Ροδάκινου) dessert la côte sud-est du dème des Sfakia, en longeant le piémont sud du massif montagneux de l’Angathès, ou Agkathès (Αγκαθές), puis du massif du Kryonéritis (Κρυονερίτης) ; la route provinciale traverse d’abord la communauté locale d’Impros, où elle passe à la sortie des gorges d’Impros à Komitadès (Κομιτάδες), puis la communauté locale d’Asfendos (Άσφενδος) où elle traverse le village d’Agios Nektarios (Άγιος Νεκτάριος), à la sortie des gorges d’Asfendos ; la route atteint ensuite la communauté locale de Patsianos, passant à la sortie des gorges de Kallikratis et à proximité du château de Frangokastello ; la dernière communauté locale du dème, au coin sud-est du dème et de la province de La Canée, est la communauté locale de Skaloti (Σκαλωτή), qui marque l’extrémité occidentale du massif du Kryonéritis ; après Skaloti (Σκαλωτή), on peut quitter la route provinciale à droite, en direction de la petite station balnéaire de Lakki (Λάκκοι) (« les Fosses »), où se trouve une belle plage de sable gris (παραλία Λάκκες).Après Argoulès (Αργουλές) la route franchit la bordure avec la province de Réthymnon et devient la route provinciale 4 de la province de Réthymnon, se dirigeant vers Rodakino (Ροδάκινο) puis Sellia (Σελλιά). |
| Le village de Patsianos (Πατσιανός / Patsianós) | Patsianos, ou Patsanos (Πατσανός), est un petit village agricole d’une centaine d’habitants, situé au piémont sud du massif montagneux de l’Angathès, entre 100 m et 130 m d’altitude, à la sortie des gorges de Kallikratis, au bord d’une plaine littorale d’une longueur de 8 km, dont la largeur atteint jusqu’à 2,5 km ; l’activité primaire des habitants de Patsianos est la culture de l’olivier et de plantes fourragères, l’apiculture et l’élevage.Aller au village de Patsianos avec Google Maps (35.202942, 24.232819). Patsianos est le chef-lieu d’une communauté locale (Κοινότητα Πατσιανού) qui comprend aussi les villages de Kallikratis (Καλλικράτης), de Kapsodassos (Καψοδάσος) et de Frangokastello (Φραγκοκάστελλο). |
| Le village de Frangokastello (Φραγκοκάστελλο / Frangokástello) | Frangokastello est une localité plutôt récente qui s’est développée autour du château vénitien de Frangokastello dont il a pris le nom ; la localité se trouve sur la bande côtière au sud de la plaine de Patsianos. La localité est constituée d’un habitat dispersé, sans véritable centre, un peu plus dense aux abords du château et de part et d’autre de la route provinciale de Chora Sfakion à Rodakino ; l’activité de la localité est principalement tournée vers le tourisme, avec de nombreux logements de vacances, villas, appartements ou chambres chez l’habitant, et quelques tavernes. Frangokastello compte une population d’environ 150 habitants. Frangokastello fait partie de la communauté locale de Patsianos et se trouve à environ 15 km, par la route provinciale 31, à l’est de Chora Sfakion, le chef-lieu du dème, à environ 3 km au sud de la route provinciale. En été quelques autocars reliant Chora Sfakion à Plakias font halte à Frangokastello. La première plage que l’on rencontre à l’ouest du château de Frangokastello est la plage de Vatalos (Βάταλος) ; c’est une longue étendue de sable, de près de 2 km de longueur, entrecoupée de rochers qui forment de petites criques ; c’est une plage non équipée, sans parasols, seulement ombragée par des tamaris ; la mer y est calme et peu profonde. Immédiatement en contrebas du château se trouve la plage de Frangokastello (παραλία Φραγκοκαστελο) à proprement parler ; le torrent des gorges de Kallikratis s’y jette et crée un bassin d’eau douce entourée de végétation aquatique où barbotent quelques canards ; c’est une plage de sable fin, parfaite pour les familles avec enfants ; elle est souvent très fréquentée en saison. À l’arrière de la plage se trouve la taverne « Fata Morgana » qui met à disposition sur la plage quelques parasols et chaises longues ; le sable est fin et l’eau cristalline, propice à la plongée sous-marine avec tuba, et l’on peut se baigner tout en contemplant la silhouette du château. À l’ouest de la plage se trouve le petit port de pêche de Frangokastello d’où l’on peut faire des excursions en mer.
À environ 500 m à l’est du château se trouve la plage moins fréquentée d’Orthi Ammos (Ορθή Άμμος), c’est-à-dire le « Sable debout » ; en effet, de hautes dunes de sable se sont formées au pied des falaises sous l’effet des vents forts, particulièrement fréquents en automne. On accède à la plage d’Orthi Ammos par un escalier entre les dunes, qui commence à l’entrée d’un complexe hôtelier, de l’autre côté de la petite route côtière. La plage d’Orthi Ammos s’enfonce plus abruptement dans la mer que la plage de Frangokastello ; le sable de la plage est légèrement plus foncé et l’on trouve quelques dalles rocheuses dans les eaux peu profondes. Le nudisme est plutôt courant, mais pas exclusif, sur la plage d’Orthi Ammos, en particulier sur le côté oriental de la plage.
La plaine littorale de Frangokastello est le théâtre d’un phénomène atmosphérique étrange : certains jours, entre fin mai et début juin, à l’aube, des formes humaines vêtues de noir, tantôt denses, tantôt plus clairsemées, semblent défiler lentement dans la brume couvrant la plaine, entre le monastère d’Agios Charalambos et le château de Frangokastello, certaines marchant, d’autres chevauchant, et disparaître dans la mer près du château ; ce rare phénomène ne se produit pas toutes les années et ne dure généralement qu’une dizaine de minutes ; pour que ce phénomène se produise il faut qu’il y ait certaines conditions atmosphériques : que la mer soit calme et l’atmosphère humide, que le vent du nord n’ait pas encore dissipé l’humidité matinale et que le soleil ne soit pas encore trop haut dans le ciel. Sur le plan scientifique ces ombres à forme humaine pourraient être une illusion d’optique provoquée par l’évaporation de la rosée matinale ; la légère brume créée par cette évaporation semble créer diverses figures pouvant être perçues comme humaines.
Les habitants nomment ces ombres mouvantes des « Drossoulites » (Δροσουλίτες), c’est-à-dire les « ombres de la rosée », du mot « δροσούλα » (goutte de rosée), de « δροσιά » (« rosée ») suivi du diminutif « -ούλα ». Cela explique le nom d’une grande taverne située à l’arrière du château, nommée « Drosoulites » ; cette taverne a cessé ses activités. Le phénomène optique pourrait aussi être une sorte de « Fata Morgana » (Φάτα Μοργκάνα), une combinaison de mirages créés par la réfraction des rayons du soleil sur la brume matinale ; ce phénomène de « Fata Morgana » doit son nom italien à la fée Morgane des légendes arthuriennes, disciple de l’Enchanteur Merlin, qui avait le pouvoir d’édifier des palais au-dessus des flots. La taverne de la plage de Frangokastello a emprunté son nom de « Fata Morgana » à ce phénomène.
L’imagination populaire a rattaché ces ombres à forme humaine à un évènement tragique survenu le 18 mai 1828 dans la plaine de Frangokastello : une bataille qui opposa 700 combattants Grecs et Crétois, commandés par Chatzimichalis Dalianis (Χατζημιχάλης Νταλιάνης), à une armée turque dix fois plus nombreuse ; les Grecs furent écrasés et perdirent 385 soldats. La légende populaire dit que ce sont les fantômes de ces soldats morts qui se manifestent sous la forme des Drossoulites vers la date anniversaire de ce massacre. |
| Le château de Frangokastello (Φρούριο Φραγκοκάστελλο / Froúrio Frangokástello) | Le château de Frangokastello est un château fort médiéval du XIVe siècle, édifié par les Vénitiens dans le coin sud-est de la contrée des Sfakia, à environ 15 km à l’est du village de Chora Sfakion, le chef-lieu des Sfakia.Le nom de Frangokastello, ou Frangokastélo, est le nom que la population sfakiote donnait à ce château vénitien ; le nom signifie « château franc » ou « château des Francs », car les Grecs, entre autres les Crétois, assimilaient les Vénitiens, catholiques de rite romain, aux Francs (Φράγκοι / Fránkoi), également catholiques de rite romain, qui avaient pris Constantinople et disloqué l’Empire byzantin lors de la IVe croisade en 1203, croisade dont faisait partie la République de Venise. Le nom d’origine du château était en réalité Castel di San Nichita (καστέλο του Αγίου Νικήτα), le « château Saint-Nicétas », du nom de la cité et de la basilique byzantine d’Agios Nikitas (Άγιος Νικήτας) voisines du château, situées à environ 350 m à l’est. Les Vénitiens finirent par adopter le nom grec et nommèrent le château « Castel Franco » ou « Castelfranco », un nom similaire mais qui évoque un toponyme fréquent en Italie, Castelfranco, qui signifie « château libre », notamment libre d’impôts. C’est le nom local qui a subsisté : de nos jours, le château est nommé Frangokastello. C’est dès le début de l’année 1340 que les seigneurs de la province de Canea – notamment les Skordylis qui contrôlaient la région des Sfakia – envoyèrent à Venise un émissaire, Tomaso Vizzamano, pour demander, entre autres choses, la construction d’un château près de la basilique d’Agios Nikitas. Le Sénat de la République Sérénissime refusa tout soutien financier à cette construction, jugeant cette construction totalement inutile dans cette région isolée ; deux ans plus tard les seigneurs réitérèrent leur demande et reçurent le même refus. Cependant, le 10 février 1371, face aux demandes répétées des seigneurs, le Sénat décida de construire le château et, si nécessaire, avec des fonds publics. Le Castel San Nichita fut édifié entre les années 1371 et 1374 ; son achèvement fut longtemps retardé, les habitants du pays voyant d’un mauvais œil une telle réalisation : des troupes protégeaient les ouvriers toute la journée et ceux-ci passaient la nuit sur leurs navires en mer ; mais, selon la tradition locale, les Sfakiotes, accompagnés de leurs chefs, les six frères de la famille Patsos (Πατσός), détruisaient pendant la nuit ce que les Vénitiens construisaient pendant la journée ; les Vénitiens capturèrent les six frères Patsos, qui furent pendus aux tours et à l’entrée du château, et réussirent à achever la construction du château.
Le château fut construit près du littoral, sur un promontoire rocheux de faible hauteur, seulement défendu au nord par un cirque de montagnes escarpées, montagnes traversées uniquement par des ravins servant de routes aux autochtones. Contrairement aux autres châteaux vénitiens, aucun village ne se développa autour du château de San Nichita ; il resta une simple forteresse isolée au milieu d’une plaine déserte. Le rôle du château était de protéger la plaine côtière contre les attaques maritimes de pirates, mais aussi contre une population skafiote plutôt rebelle à la domination vénitienne ; il s’avéra que le Castel San Nichita ne joua qu’un rôle mineur dans l’histoire militaire de la Crète.
Le Castel Franco fut laissé à l’abandon, sans garnison, pendant un certain temps ; le château fut entièrement rénové par le provéditeur général Nicolò Donà (1593 – 1597), pour retomber dans un état d’abandon le plus sordide lorsque les provéditeurs de Sfakia enlevèrent « même la charpente des tours et des salles ». En 1631, l’ingénieur vénitien Raffaele Monanni trouva donc le château « avec de hauts murs, quatre tours et pas très ancien, mais inhabité », et le provéditeur Lorenzo Contarini proposa des travaux de restauration ; au moment du danger, Andrea Corner se mit effectivement au travail, dépensant mille lires, même s’il manquait des matériaux nécessaires à des restaurations plus radicales. Cependant, pendant la conquête ottomane de la région, vers 1646, le bâtiment fit ses preuves grâce au courage de la famille Papadopoli, qui le défendit avec acharnement jusqu’à sa reddition.
Le château de Frangokastello semble avoir été utilisé par les Ottomans ; pendant le soulèvement des Sfakia mené par l’armateur Ioannis Vlachos (Ιωάννης Βλάχος), dit « Ioannis Daskalogiannis » (Ιωάννης Δασκαλογιάννης) (« Maître Jean »), en 1770, les Turcs avaient leur quartier général dans le château de Frangokastello. Faute d’avoir reçu l’aide des troupes russes de Catherine II, Daskalogiannis dut capituler et fut arrêté par les Turcs ; il fut, par la suite, emprisonné dans la forteresse de Kandiye, l’ancienne Candia vénitienne, puis fut atrocement torturé et écorché vif le 17 juin 1771. Début mars 1828, vers la fin du soulèvement crétois de 1821 à 1828, le château de Frangokastello fut pris et occupé par des Grecs du continent, débarqués à Gramvoussa pour apporter de l’aide aux Crétois ; ces Grecs étaient commandés par Chatzimichalis Dalianis (Χατζημιχάλης Νταλιάνης), un Grec originaire de Delvinaki (Δελβινάκι) en Épire, à la tête de 700 soldats, dont 600 fantassins et une centaine de cavaliers. Dalianis et environ 385 Grecs décidèrent de s’enfermer dans le château, malgré le manque de vivres, au lieu de se réfugier dans les montagnes pour harceler les Turcs, comme les chefs sfakiotes le recommandaient et comme les Crétois l’ont toujours fait, avant et après eux. Cette décision leur fut fatale car, le 15 mai 1828, les Turcs mirent le siège au château avec une troupe de 8 000 fantassins et de 300 cavaliers, commandée par le pacha Mustapha Naili (Mustafa Nâilî Paşa, Μουσταφά Ναϊλή Πασά). Le 18 mai les Turcs attaquèrent ; les 385 Grecs ne purent résister et furent massacrés, y compris Dalianis ; les Turcs auraient eu 800 soldats tués. La légende veut que les corps des Grecs furent laissés sur place et furent ensevelis par le vent dans le sable de la plaine côtière, mais qu’une nonne du monastère d’Agios Charalambos retrouva le corps de Dalianis et l’enterra dans le cimetière du monastère. Cet épisode tragique donna naissance à la légende locale des « Drossoulites » (Δροσουλίτες).
Le pacha Mustapha Naili fit démanteler le château de Frangokastello afin qu’il ne puisse plus être utilisé par les rebelles crétois. Lors de son retour vers la garnison de Hanya le pacha et ses troupes pratiquèrent la « politique de la terre brûlée » en incendiant les forêts où pouvaient se cacher les rebelles sfakiotes ; cependant ils tombèrent dans des embuscades tendues par les rebelles, notamment près de Chalara (Χαλάρα), dans la région de Kryonérida (Κρυονερίδα) ; les Turcs perdirent près d’un millier de soldats supplémentaires. Les Turcs parvinrent à Hanya le 30 mai 1828. Le château de Frangokastello fut laissé à l’abandon, sans garnison, pendant de nombreuses années. Lors du soulèvement crétois de 1866 à 1869, Mustapha Naili était toujours le pacha de Hanya – au point qu’il avait gagné le surnom de « Giritli », c’est-à-dire le « Crétois » ; le pacha fit restaurer, voire reconstruire, le château de Frangokastello. Le Castel San Nichita est une fortification d’époque médiévale construite au XIVe siècle, avant l’invention de la fortification bastionnée qui n’apparaîtra que vers le milieu du siècle suivant. Le château de Frangokastello est de plan rectangulaire, d’environ 48 m de longueur d’ouest en est, et de 28 m de largeur du sud au nord ; l’enceinte est constituée de quatre courtines verticales, et jalonnée aux quatre coins de tours carrées ; ce type de fortification était inapte à dévier les boulets de canons d’éventuels assiégeants. D’autres châteaux de ce type sont encore visibles en Crète, par exemple la forteresse d’Iérapétra, construite au début du XIIIe siècle, située elle aussi en bord de mer, ou le Castel Chissamo, de conception similaire, mais de plan pentagonal.
Les murs des tours et des courtines sont peu épais et paraissent construits avec de petites pierres irrégulières, peu solidement liées au mortier, même si la construction remploya aussi des pierres taillées toutes prêtes récupérées des ruines de la cité antique d’Agios Nikitas. Les courtines et les tours sont surmontées de parapets crénelés de merlons carrés. Des embrasures de tirs sont percées, à chaque niveau, dans les murs des quatre tours ; au XIXe siècle des embrasures à canon supplémentaires furent percées au niveau inférieur des courtines ; elles n’apparaissent pas sur le dessin de Raffaele Monanni datant de 1631. Les tours carrées comportaient trois planchers, de nos jours effondrés ; la tour du sud-ouest était plus haute et plus forte que les trois autres tours et constituait le donjon, qui était l’ultime ligne de défense en cas de siège du château. Il semble que, au rez-de-chaussée, toutes les tours étaient couvertes d’une voûte en berceau, comme l’est encore partiellement la tour du sud-est, avec une trappe centrale menant à l’étage ; cependant, on pouvait également accéder à l’étage de l’intérieur de la cour par une échelle à main, qui menait à la porte située au-dessus, correspondant à la porte du dessous. Le donjon protégeait la porte principale, la Porte de la Mer, située au pied de ce donjon, ouverte dans la courtine du sud, à 200 m du petit port. La Porte de la Mer était surmontée de quatre écussons de grandes familles patriciennes vénitiennes, dont il ne subsiste que le premier et le quatrième, celui des Querini et celui des Dolfin, meublé de trois dauphins ; au-dessus, se trouvait un bas-relief représentant l’emblème de la République de Venise, le Lion de Saint-Marc ; un autre écusson des Querini, plus petit et encadré, se trouvait sur le mur oriental du donjon, adjacent à la Porte de la Mer ; les Querini furent seigneurs de la châtellenie de Téménos, au sud de Candia, à partir de 1597 ; ces écussons ont vraisemblablement été apposés lors de la rénovation du château entre 1593 et 1597. Dans la courtine orientale était ouverte une seconde porte, une porte voûtée de dimensions plus modestes, la Porte de la Terre ferme. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | À l’intérieur de l’enceinte les courtines étaient bordées par des bâtiments, éclairés par des fenêtres ouvrant sur la cour, bâtiments qui étaient utilisés comme quartiers d’habitations rudimentaires pour les soldats, comme cuisine, comme écuries ou comme entrepôts ; les toitures de ces bâtiments donnaient accès, vraisemblablement par des escaliers en bois, aux chemins de ronde où les combattants pouvaient se poster aux créneaux pour faire feu sur les assaillants ; les soldats accédaient aux toitures par des ouvertures percées dans les coins intérieurs chanfreinés des tours d’angle. À partir du XIXe siècle, les planchers du niveau inférieur donnaient accès aux embrasures de tir qui avaient été percés au bas des courtines. Au milieu de la cour il y avait un petit bâtiment qui était vraisemblablement une chapelle dédiée à saint Marc ; il semble qu’il y aurait eu aussi un puits.De nos jours il ne subsiste du château de Frangokastello que les courtines et les murs des tours d’angle. À l’intérieur on peut encore voir quelques pans de murs des bâtiments, percés de fenêtres, mais tous les plafonds et les planchers des bâtiments et des tours sont effondrés. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | Visite du château de Frangokastello : Horaires : ouvert pendant la saison touristique, d’avril à octobre, de 10 h à 17 h 30 min ; fermé le mardi. Prix d’entrée : environ 2 €. Horaires très changeants et entrée gratuite pendant les travaux de restauration en cours sous l’égide de l’Éphorie des Antiquités de La Canée. |
| L’église Saint-Nicétas (Άγιος Νικήτας / Ágios Nikítas) | L’église Saint-Nicétas à Frangokastello (Άγιος Νικήτας στο Φραγκοκάστελο) se trouve à environ 400 m à l’est-nord-est du château de Frangokastello ; le nom d’origine du château vénitien était d’ailleurs Castel di San Nichita (« château Saint-Nicétas »). Aller à l’église d’Agios Nikitas avec Google Maps (35.183561, 24.238077). L’église a repris le nom d’une ancienne basilique, datant du début de la première époque byzantine, située à cet emplacement, la basilique Saint-Nicétas (βασιλική του Αγίου Νικήτα). L’église Saint-Nicétas est dédiée à saint Nicétas le Goth (Άγιος Νικήτας ο Γότθος), un saint du IVe siècle après JC, fêté le 15 septembre par les églises catholiques et les églises orthodoxes ; à ne pas confondre avec saint Nicétas de Novgorod (Новгородский Никита), un saint orthodoxe du XIIe siècle.
L’ancienne église d’Agios Nikitas était une basilique édifiée dans la seconde moitié du VIe siècle, à une époque où la côte sud-ouest de la Crète était florissante. La basilique Saint-Nicétas mesurait environ 26 m de longueur dans la direction ouest - est, et 9 m de largeur du sud au nord ; elle comprenait trois nefs et était couverte par une toiture en bois ; son plancher était couvert d’une mosaïque. La nef centrale était séparée des deux nefs latérales par des colonnades ; de part et d’autre du sanctuaire se trouvaient des « pastophoria » (παστοφόρια, singulier παστοφόριο), c’est-à-dire des sortes de sacristies par lesquelles on pouvait passer de la nef centrale à une nef latérale ; on peut encore voir des vestiges du « pastophorio » du nord ; à l’ouest des nefs se trouvait un narthex intérieur ; à l’est se trouvait une abside semi-circulaire. Les planchers de la basilique d’Agios Nikitas étaient couverts de mosaïques présentant des décorations géométriques, losanges, méandres, cercles et demi-cercles, carrés inscrits dans un cercle et cetera, et des représentations végétales et animales, comme celle d’une chèvre noire en train de paître entre des rameaux, dans la nef du nord ; on peut voir une partie de ces mosaïques, en plutôt bon état, dans la petite église présente ; une partie des mosaïques des autres nefs, qui se trouvaient à l’extérieur de l’église présente, ont été transférées au Musée archéologique ; seules les mosaïques de la partie orientale de la nef du sud et du sanctuaire ont été détruites. Les motifs du sol de la basilique d’Agios Nikitas formaient un ensemble intéressant, différent des mosaïques crétoises traditionnelles, sans toutefois s’écarter stylistiquement des œuvres provinciales du milieu du VIe siècle. Il semble que la basilique Saint-Nicétas et la cité voisine commencèrent de décliner vers le milieu du VIIe siècle, à cause de la multiplication des incursions de pirates sarrazins ; la basilique fut abandonnée et détruite pendant l’occupation sarrazine de la Crète au IXe siècle et au Xe siècle ; cependant, les fondations de ses murs sont encore visibles sur une profondeur considérable sous la surface du sol. Il fallut attendre le XIIIe siècle pour que la contrée connaisse un renouveau ; sous la domination vénitienne, plusieurs petites églises orthodoxes furent construites sur les ruines des anciennes basiliques, souvent à l’emplacement du sanctuaire de ces basiliques. La petite église Saint-Nicétas (εκκλησάκι του Αγίου Νικήτα) présente a été édifiée sur le côté oriental de la nef centrale de l’ancienne basilique ; c’est une église à nef unique, d’environ 7 m de longueur. À l’intérieur, on trouve des traces de fresques, en mauvais état et en partie recouvertes de plâtre, datant du XIVe siècle : l’ « Ascension », la « Dormition de la Vierge » et les « Hiérarques concélébrant ». Des matériaux et des éléments architecturaux de l’ancienne basilique ont été remployés pour la construction de l’église, notamment deux colonnes encastrées dans les murs latéraux de l’église. Au siècle suivant, vers la fin du XIVe siècle, des matériaux de la basilique furent aussi remployés pour la construction du château Saint-Nicétas. Il y avait, dans la région de Frangokastello, une autre basilique datant de la première époque byzantine, dans la seconde moitié du VIe siècle, située à environ 1,5 km au nord-ouest du château, la basilique Saint-Astratigos (βασιλική του Αγίου Αστράτηγου). Le nom de cette basilique, Saint-Astratigos (Άγιος Αστράτηγος), semble être une déformation de Saint-Eustrate de Nicée (Άγιος Ευστράτιος ο Νικαίας). La basilique Saint-Eustrate subit le même sort que la basilique Saint-Nicétas : elle fut détruite sous l’occupation arabe et une petite église orthodoxe fut construite sur ses ruines à l’époque vénitienne, au moyen de matériaux provenant de l’ancienne basilique. L’église Saint-Eustrate est, de nos jours, presque totalement ruinée. |
| L’église Saint-Charalampe (Άγιος Χαράλαμπος / Ágios Charálampos) | L’église Saint-Charalampe était le catholicon d’un ancien monastère (μονή του Αγίου Χαραλάμπους) situé à environ 350 m à l’est du château de Frangokastello, sur un petit promontoire rocheux situé entre la plage de Frangokastello et la plage d’Orthi Ammos (Ορθή Άμμος). Aller à l’église Saint-Charalampe avec Google Maps (35.181439, 24.240190). L’église est dédiée à saint Charalampe (Άγιος Χαράλαμπος), évêque de Magnésie du Méandre en Asie Mineure, un saint du IIe siècle, mort martyr des persécutions antichrétiennes de Septime Sévère au début du IIIe siècle, vers l’an 202 ; saint Charalampe est fêté le 10 février. Un ancien monastère, avec une petite église dédiée à Agios Charalampos, semble avoir existé à cet emplacement avant la création d’un nouveau monastère en 1821 ; la tradition dit que ce nouveau monastère Saint-Charalampe fut créé par deux religieux, le moine Grégoire (Γρηγόριος) et la sœur Madeleine (Μαγδαληνή), lorsqu’ils s’installèrent dans la contrée. Le monastère fut restauré et agrandi par des bâtiments monastiques de deux planchers situés à l’ouest de l’église, et aussi fortifié, en cette époque troublée ; on peut remarquer les meurtrières percées dans le bâtiment monastique qui subsiste de nos jours ; le monastère acquit des terres qui sont, de nos jours, occupées, de façon plutôt incongrue, par un terrain de jeu de podosphère. La légende raconte que, en mai 1828, après la bataille de Frangokastello entre les Grecs et les Turcs, sœur Magdalini trouva le corps sans vie et la tête du chef des combattants grecs, Chatzimichalis Dalianis (Χατζημιχάλης Νταλιάνης), et les enterra dans le cimetière du monastère. L’église du monastère fut agrandie, avec l’ajout d’une nef supplémentaire du côté nord, une nef dédiée à saint Jean le Théologien (Άγιος Ιωάννης ο Θεολόγος) ; un peu plus tard, les deux nefs furent prolongées vers l’ouest ; pour la façade de l’église, des éléments architecturaux en marbre de la basilique Saint-Astratigos furent utilisés. Selon des historiens de l’art, l’église Saint-Charalampe présente une grande similitude avec le catholicon du monastère de Prévéli, situé à une vingtaine de kilomètres à l’est, et également dédié à saint Jean le Théologien ; l’église Saint-Charalampe aurait été agrandie par le même bâtisseur. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | À l’intérieur de l’église Saint-Charalampe on peut admirer une iconostase intéressante en bois sculpté, mais dont certaines icônes ont été volées. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) |
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