 | Les villages de Georgioupoli ou Georgioupolis, de Kournas et d’Asi Gonia, les rivières Almyros, Delfinas et Mousselas, et le lac Kournas en Crète |  |
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| Le canton de Georgioupoli (Δημοτική ενότητα Γεωργιούπολης) est situé dans le coin sud-ouest du golfe de l’Almyros (κόλπος Αλμυρού), ou golfe de Réthymnon, dans l’ouest de la côte nord de la Crète. Cette contrée est une plaine très bien irriguée par les eaux des cours d’eau drainant le versant nord-ouest du massif montagneux des Montagnes Blanches (Λευκά Όρη) et de son prolongement vers l’est, le massif de l’Angathès. Le canton comprend les embouchures d’une demi-douzaine de rivières de débit plus ou moins abondant : la rivière Boutakas (ποταμόs Μπούτακας), la rivière Almyros (ποταμός Αλμυρός), la rivière Pérastikos (ποταμός Περαστικός), la rivière Delfinas (ποταμός Δέλφινας) qui est l’effluent du lac de Kournas, la rivière Kavros (ποταμός Καβρός) et la rivière Moussélas (ποταμός Μουσελάς). La contrée était autrefois marécageuse mais a été asséchée à la fin du XIXe siècle ; il reste cependant, dans l’arrière-pays du village de Georgioupoli, une zone marécageuse, dénommée « lac de l’Almyros » (λίμνη του Αλμυρού), d’où s’écoule le fleuve côtier qui a donné son nom au golfe de l’Almyros, le fleuve Almyros.
Le littoral du canton, situé à l’est du village de Georgioupoli, présente une longue plage, d’environ 10 km de longueur, seulement interrompue par les embouchures des cours d’eau ; cette longue plage est exploitée, de façon intensive, par des installations hôtelières.
Le canton de Georgioupoli constitue l’extrémité orientale du dème de l’Apokoronas et l’extrémité nord-est de la province de La Canée ; le canton de Georgioupoli est limitrophe : au nord-ouest, du canton de Vamos ; à l’ouest, du canton de Vryssès ; au sud, du canton d’Asi Gonia ; à l’est du canton de Lappa dans le dème de Réthymnon.
Le canton de Georgioupoli comprend cinq communautés locales : Kalamitsi Amygdali (Καλαμίτσι Αμυγδάλι) qui comprend aussi la localité d’Exopoli (Εξώπολη) ; Georgioupoli (Γεωργιούπολη) qui comprend aussi les localités d’Asprouliani (Ασπρουλιάνοι), de Kavallos (Κάβαλλος), de Mathès (Μαθές) et de Mouri (Μουρί) ; Kournas (Κουρνάς) qui comprend aussi la station balnéaire de Kavros (Καβρός) ; Kastellos (Κάστελλος) qui comprend aussi les localités de Métamorfosi (Μεταμόρφωση) et de Patima (Πάτημα) ; Fylaki (Φυλακή) qui comprend aussi le village de Dramia (Δράμια). |
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| La rivière Almyros (Αλμυρός ποταμός / Almyrós potamós) | La rivière Almyros est une petite rivière, d’environ 1 km de longueur, qui se jette dans le coin sud-ouest de l’immense golfe de l’Almyros (κόλπος Αλμυρού), auquel elle a donné son nom ; son embouchure se trouve dans le village côtier de Georgioupoli. Le nom de la rivière, « almyros » (αλμυρός), signifie « salé » ; l’adjectif « αλμυρός », ou « αρμυρός », provient du substantif « άλας » qui signifie « sel ». À l’époque vénitienne la rivière était nommée « Armirò ». D’autres rivières salées de Crète portent ce même nom d’Almyros (ποταμός Αλμυρός), notamment la rivière Almyros dans le Malévizi, à l’ouest d’Héraklion, et la rivière Almyros au sud d’Agios Nikolaos. La rivière Almyros prend sa source à la sortie du lac dénommé « lac de l’Almyros » (λίμνη του Αλμυρού) ; ce lac naturel, mais aux eaux salées, est alimenté par des sources souterraines dont les eaux proviennent des Montagnes Blanches (Λευκά Όρη). Ce lac est situé à environ 500 m à l’ouest du village de Georgioupoli ; on aperçoit le lac de l’Almyros depuis l’ancienne et la nouvelle route nationale 90 qui contournent le lac par le sud.
Aller au lac de l’Almyros avec Google Maps (35.362207, 24.251566). Le lac de l’Almyros constitue une zone humide, peuplée de roseaux, qui abrite de nombreux oiseaux aquatiques. À la sortie du lac se trouve, de nos jours, une petite centrale hydroélectrique de 300 kW (υδροηλεκτρικός σταθμός), qui est en activité depuis 1956. Sur la carte vénitienne de Francesco Basilicata, datée de 1718, on remarque qu’à cet emplacement se trouvait déjà un moulin à eau. Environ 500 m après sa sortie du lac et peu avant d’entrer dans le village de Georgioupoli, la rivière Almyros conflue, sur sa rive gauche, avec une autre rivière, la rivière Boutakas (ποταμόs Μπούτακας). La rivière Boutakas est une rivière, d’environ 6 km de longueur, qui prend sa source dans les environs de la ville de Vryssès (Βρύσες), à l’ouest-nord-ouest de Georgioupoli. Dans son cours supérieur, la rivière Boutakas est franchie par un vieux pont à une seule arche qui daterait de l’époque hellénistique, pont dénommé l’« Arche grecque » (Ελληνική Καμάρα) ; c’est vraisemblablement ce pont qui est à l’origine du nom que les Vénitiens donnaient à la rivière Boutakas, « Camara fiume ».
Aller à l’Arche grecque avec Google Maps (35.368999, 24.215349). Sur la carte de Basilicata on remarque que, au XVIIIe siècle, la rivière Boutakas et la rivière Almyros avaient des embouchures distinctes ; la rivière Camara avait son embouchure au nord de la plage de Kalyvaki (παραλία Καλυβάκι) et la rivière Armirò au sud de la plage. En effet, jusqu’au XIXe siècle la zone du lac et des deux rivières était une zone marécageuse cause de paludisme qui tenait éloignée la population ; à la fin du XIXe siècle la zone fut asséchée, notamment par la plantation d’eucalyptus qui ont la caractéristique d’évaporer beaucoup d’eau et dont les huiles essentielles éloignent les moustiques ; à cette occasion, le cours inférieur de la rivière Boutakas fut détourné pour renforcer le débit de la rivière Almyros. La zone devint une zone de culture maraîchère et de culture de pistachiers et d’oliviers ; les nouveaux cultivateurs vinrent augmenter la population du village de pêcheurs. Au nord de la plage de Kalyvaki il subsiste un ruisseau qui est la survivance de l’ancien cours de la rivière Boutakas ; on peut franchir ce ruisseau par une passerelle, par exemple si l’on fait la randonnée n° 8 de l’Apokoronas, de Georgioupoli à Kéfalas. Après le confluent des deux rivières, le cours d’eau se présente comme un large estuaire, d’environ 300 m de longueur et d’une largeur atteignant 60 m ; cet estuaire constitue le port de Georgioupoli. Le cours d’eau a conservé son nom historique d’Almyros bien que la rivière Boutakas soit un cours d’eau beaucoup plus long que l’Almyros.
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| Le village de Georgioupoli (Γεωργιούπολη / Georgioúpoli) | Le village de Georgioupoli est, de nos jours, un petit port et une petite station balnéaire situé au coin sud-ouest du golfe de l’Almyros, entre la côte occidentale rocheuse du golfe, qui se termine au cap Drapano, et la côte sud sablonneuse du golfe où Georgioupoli dispose de longues plages de sable. La localité est très facile d’accès, étant traversée par l’ancienne route nationale 90 de La Canée à Réthymnon et située au bord de la nouvelle route nationale 90. Georgioupoli est à une quarantaine de kilomètres à l’est de La Canée, soit environ 45 min de conduite, et à moins de 30 km à l’ouest de Réthymnon, soit environ 30 min de route. L’aéroport de La Canée est à environ 50 min de conduite. Les autocars publics de la compagnie KTEL font halte environ toutes les heures dans le village.
Le toponyme Georgioupoli ou Georgioupolis (Γεωργιούπολις) fait référence au prince Georges de Grèce (Πρίγκιπας Γεώργιος της Ελλάδας), deuxième fils du roi des Hellènes Georges Ier, qui fut Haut-commissaire de la Crète autonome, entre 1898 et 1906 ; le prince aurait possédé un pavillon de chasse dans la région. La localité porte le nom de Georgioupoli depuis 1899 ; entre 1893 et 1899, Georgioupoli était nommé Almyroupolis (Αλμυρούπολις), la « ville de l’Almyros », en référence à la rivière qui traverse la localité. Georgioupoli compte une population d’environ 500 habitants ; la localité est le chef-lieu d’une communauté locale (Κοινότητα Γεωργιουπόλεως) qui comprend aussi les localités d’Asprouliani (Ασπρουλιάνοι), de Kavallos (Κάβαλλος), de Mathès (Μαθές) et de Mouri (Μουρί) ; la population permanente de la communauté ne dépasse pas 1 000 habitants. Georgioupoli est aussi le chef-lieu du canton de Georgioupoli, un des six cantons du dème de Vryssès ; le chef-lieu du dème, Vryssès, se trouve à environ 7 km à l’ouest-nord-ouest de Georgioupoli.
Georgioupoli serait situé à l’emplacement du port antique d’Amphimalla (Αμφίμαλλα), également connu sous le nom d’Amphimallion (Αμφιμάλλιον), mentionné dans le portulan de l’Antiquité romaine, le Stadiasmus Maris Magni ; Amphimalla était, à l’époque romaine, un autre port de la cité dorienne de Lappa, pourtant distante de 10 km au sud-est, à vol d’oiseau, sur l’emplacement du village moderne d’Argyroupoli ; Lappa disposait aussi du port d’Hydramia, situé à l’embouchure de la rivière Moussélas, près de Dramia.
Hameau de pêcheurs jusqu’au XIXe siècle, Georgioupoli a commencé de se développer à la fin du XIXe siècle, quand la plaine marécageuse de l’Almyros fut asséchée et mise en culture ; le village conserve de cette période des alignements d’eucalyptus qui bordent ses rues. À partir des années 1960 débuta l’activité touristique avec la construction d’hôtels à l’arrière de la plage de Georgioupoli. Ce développement s’est fait de manière désordonnée et la circulation automobile est parfois difficile dans le village. Georgioupoli n’offre pas beaucoup d’attractions culturelles mais reste une bonne base de départ pour découvrir la partie orientale de la province de La Canée.
Le port de Georgioupoli abrite des bateaux de pêche et des bateaux de plaisance, amarrés aux quais qui ont été construits sur les rives de la rivière Almyros et sur une jetée ; des bateaux d’excursions proposent des sorties en mer vers le cap Drapano et vers des criques seulement accessibles par la mer. La jetée du port est protégée au sud par une digue qui a été construite entre la côte et un récif où se trouve une petite chapelle blanche ouverte à tous les vents, la chapelle Saint-Nicolas (Άγιος Νικόλαος), le saint patron des marins. À l’époque vénitienne, sur la gravure de Francesco Basilicata, ce récif était nommé « Scoglio di Santa Chiriachi », l’Écueil Sainte-Dominique (Αγία Κυριακή).
Georgioupoli possède deux plages, situées de part et d’autre de l’embouchure de la rivière Almyros : au nord de la rivière se trouve la plage de Kalyvaki (παραλια Καλυβάκι), une plage de sable d’environ 250 m de longueur, équipée de chaises longues et de parasols par les hôteliers ; la plage est protégée du vent du nord et les eaux y sont peu profondes et limpides, mais l’eau de la mer est rafraîchie par les eaux froides de la rivière Almyros ; au sud de la rivière il y a la plage de Georgioupolis proprement dite (παραλια Γεωργιουπολης), une plage de sable de 700 m de longueur, elle aussi équipée. Au-delà, vers l’est, s’étendent 10 km de plages de sable.
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| Sur la route de Georgioupoli à Asi Gonia | La route provinciale 56 de Georgioupoli à Kournas (Επαρχιακή Οδός Γεωργιούπολης-Κουρνά) atteint Asi Gonia (Ασή Γωνιά) en une vingtaine de kilomètres. La route commence sur la droite de l’ancienne route nationale 90 de La Canée à Réthymnon, peu après la sortie du village de Georgioupoli (Γεωργιούπολη) ; la route provinciale atteint le lac Kournas après 2,7 km ; après le village de Kournas (Κουρνάς), il faut emprunter la route provinciale 57 d’Épiskopi à Kournas (Επαρχιακή Οδός Επισκοπής-Κουρνά) pour se diriger, via Kastellos (Καστελλος), vers le village d’Argyroupoli (Αργυρούπολη) où l’on rejoint la route provinciale 2 de la province de Réthymnon reliant Argyroupoli à Asi Gonia. On ne manquera pas, au passage, la visite rafraichissante d’Argyroupoli et de ses chutes d’eau. |
| Le lac Kournas (Λίμνη Κουρνά / Límni Kourná) | Le lac Kournas est un lac naturel d’eau douce situé dans l’est de la province de La Canée, situé à environ 4,7 km au sud-sud-est du village portuaire de Georgioupoli. Le lac Kournas est presque le seul lac naturel d’eau douce de l’île de Crète ; le lac Voulisméni à Agios Nikolaos était un lac d’eau douce, de formation géologique très différente, mais qui est devenu un lac d’eau saumâtre depuis le percement d’un canal amenant l’eau de mer dans ce lac. De nos jours plusieurs lacs artificiels ont été créés par la construction de barrages sur le pourtour des massifs montagneux de la Crète.Le toponyme du lac Kournas viendrait d’un mot arabe « kourna » ou « gourna » signifiant « lac » ou « bain » ; avant l’occupation arabe le lac se serait nommé Korissia ou Koréssia (Κορησία ou Κορήσια), et aurait été situé près d’une ville que le géographe byzantin du VIe siècle Étienne de Byzance mentionne sous le nom de Corium ou Korion (Κόριον) ; le lac de Korion (λίμνη Κορησία) aurait été proche d’un temple dédié à Athéna Koréssia (ιερό της Κορησίας Αθηνάς). Le lac Kournas est situé à environ 5 km au nord-est du mont Trypali (Τρυπάλι) (1 493 m) ou Dafnomadara (Δαφνομαδάρα), qui est un sommet secondaire du massif de l’Angathès, ou Agkathès (βουνό Αγκαθές), qui culmine à 1 511 m d’altitude. Le lac se trouve dans un creux topographique formé par des collines situées au pied du massif. Le lac Kournas est alimenté par deux sources collectant les eaux pluviales et les eaux de fonte des neiges tombant sur le versant nord du massif montagneux. Les exutoires de ces deux sources, situés au sud-est du lac, sont subaquatiques ; cependant, l’exutoire de l’une de ces deux sources, la source nommée Amati (Αμάτι) ou Mati (Μάτι), apparaît au-dessus de la surface quand le lac est à l’étiage, pendant l’été. La surface du lac se trouve à une altitude d’une quinzaine de mètres au-dessus du niveau de la mer, altitude variable selon la saison.
Au nord, une barrière rocheuse retient les eaux du lac Kournas ; les eaux du lac s’écoulent vers le nord par débordement, par un petit fleuve côtier d’environ 2,5 km de longueur, la rivière Delfinas, qui se jette dans le golfe de l’Almyros à Kavros ; en 1962, un petit barrage artificiel a été construit à la sortie du lac pour réguler le débit de la rivière. Le lac Kournas apparaît comme un lac-réservoir naturel irriguant la plaine fertile de Georgioupoli.
Le lac Kournas a donné son nom au village de Kournas, situé à 2,5 km au sud-est du lac ; plus près du lac se trouvent les villages de Mouri (Μουρί) et de Kavallos (Κάβαλλος) ; on accède au lac par la route provinciale 56 qui relie Georgioupoli à Asi Gonia. Une route plus panoramique, mais moins rapide, passe par le village de Mathès (Μαθές). Il existe des parcs de stationnement payants près du lac mais il est aussi possible de se garer au bord de la route. Le lac Kournas a une forme presque ronde, légèrement rétrécie dans la partie nord, comme une goutte d’eau. Ses dimensions varient selon la saison : son diamètre sud-nord est d’environ 1 100 m et son diamètre ouest-est d’environ 900 m, ce qui donne un périmètre d’environ 3,5 km et une superficie d’environ 58 hectares, ou 0,58 km². Sa profondeur maximale varie autour de 22 m ; c’est-à-dire que le fond le plus profond se trouve plusieurs mètres en dessous du niveau de la mer ; le volume d’eau du lac est d’environ 7,5 millions de m³. Le lac Kournas et l’embouchure de la rivière Almyros sont une zone protégée Natura 2000. Parmi les espèces de poissons du lac, on trouve des populations importantes d’anguilles d’Europe (Anguilla anguilla), le joël ou athérine de Boyer (Atherina boyeri) et la blennie fluviatile (Salaria fluviatilis). Le poisson rouge ou carassin doré (Carassius auratus) a également été observé, sa présence étant due à des lâchers par des personnes privées, et une autre espèce exotique, la gambusie commune (Gambusia affinis), une espèce nord-américaine qui a été introduite pour lutter contre les moustiques. Les reptiles qui y vivent comprennent le lézard à trois bandes (Lacerta trilineata) et la couleuvre-chat d’Europe (Telescopus fallax), ainsi qu’une espèce de tortue originaire d’Amérique du nord (Malaclemys terrapin). Les espèces d’oiseaux comprennent notamment le fuligule nyroca (Aythya nyroca), le héron pourpre (Ardea purpurea), la grande aigrette (Ardea alba), la nette rousse (Netta rufina), l’ibis falcinelle (Plegadis falcinellus) et le cormoran commun (Phalacrocorax carbo). Des canards et des oies ont été introduits pour l’agrément des visiteurs.
Sur la rive nord-est du lac se trouve une plage où la baignade est autorisée ; des chaises longues et des parasols sont disponibles. Les visiteurs peuvent aussi louer des pédalos, équipés de parasols et de toboggans, et des kayaks pour se promener sur le lac. Plusieurs tavernes ombragées permettent de déjeuner agréablement au bord du lac.
Il est possible de faire le tour du lac en suivant la randonnée n° 9 de l’Apokoronas ; la promenade prend environ deux heures pour parcourir les 7,8 km. Au printemps, le bord du lac peut être inondé par les eaux plus hautes du lac.
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| Le village de Kournas (Κουρνάς / Kournás) | Kournas est un village agricole situé à environ 210 m d’altitude, au piémont nord-est du mont Trypali (Τρυπάλι) (1 493 m) ou Dafnomadara (Δαφνομαδάρα) ; la localité compte un peu moins de 500 habitants dont l’activité primaire est la culture maraîchère et céréalière. La localité doit son nom au nom du lac Kournas situé à moins de 2,5 km au nord-ouest du village. Le village de Kournas est aussi le chef-lieu d’une communauté locale (Κοινότητα Κουρνά) qui comprend également le village balnéaire de Kavros (Καβρός), communément nommé « Plage de Kournas » (Παραλία Κουρνά), qui compte une population de près de 600 habitants. Kournas fait partie du canton de Georgioupoli du dème de l’Apokoronas. Kournas se trouve sur la route provinciale 56 à environ 8,5 km au sud-est de Georgioupoli, à 47 km de La Canée et à 30 km de Réthymnon. Depuis Réthymnon on peut accéder à Kournas par la route provinciale 57 d’Épiskopi à Kournas. À l’origine, le village aurait été situé près du lac et aurait été déplacé à son emplacement actuel au cours de la seconde époque byzantine, entre 961 et 1252. En 1577, à l’époque de la domination vénitienne, la localité était mentionnée comme Curna par Francesco Barozzi. Kournas a joué un rôle important pendant le soulèvement de 1866-1869, lorsque le village est devenu pendant un certain temps le siège du gouvernement insurrectionnel, tandis qu’en 1897 la localité est devenue temporairement le siège de l’Assemblée générale des Crétois. Le village possède plusieurs églises anciennes, notamment les églises byzantines Saint-Georges et Sainte-Irène. L’église Saint-Georges (Άγιος Γεώργιος) se trouve dans le nord-ouest du village ; l’église d’Agios Georgios est une église à deux nefs datant de la fin du XIIe siècle, vers 1190 ; elle conserve des fresques datant de cette époque.
Depuis le centre du village de Kournas part un chemin de randonnée, la randonnée n° 10 de l’Apokoronas ; ce chemin circulaire permet notamment de découvrir une forêt de chênes verts (Quercus ilex), la forêt de Koumarès (Κουμαρές), ou forêt d’Azilakas (Δάσος του Αζίλακα) ; « azilakas » est le nom crétois du chêne vert qui est nommé « αριά » en grec. Le chemin traverse les villages de Saint-Jean (Άγιος Ιωάννης), de Patima (Πάτημα) et de Kastellos (Κάστελλος) avant de revenir à Kournas. À environ 1 km au nord-ouest du village se trouve une grotte découverte en 1961. La grotte de Kournas (Σπήλαιο Κουρνά) a une longueur d’environ 35 m, une largeur de 24 m et une hauteur de plafond allant de 3 m à 4,2 m. La grotte contient des belles décorations de stalactites, de stalagmites et de colonnes. Depuis une route secondaire prenant sur la route provinciale, un sentier, d’environ 200 m de longueur, permet d’atteindre la grotte, mais l’entrée de la grotte est désormais fermée à clé ; la grotte de Kournas ne se visite pas. Aller à la grotte de Kournas avec Google Maps (35.316779, 24.286411). |
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| Le village d’Asi Gonia (Ασή Γωνιά / Así Goniá) | Asi Gonia est un village de basse montagne, situé à environ 418 m d’altitude, au piémont sud-est du mont Omanité (όρος Ομανιτέ) (1 158 m), un sommet secondaire du massif montagneux de l’Angathès, nommé localement « l’estive d’Asi Gonia » (Ασηγωνιώτικο μαδάρα). Le massif de l’Angathès, ou Agkathès (βουνό Αγκαθές), qui culmine à 1 511 m d’altitude, est une extension orientale du massif des Montagnes Blanches (Λευκά Όρη). Le village, souvent ennuagé, se trouve au fond de la vallée de la rivière Moussélas, vallée bordée au nord par le massif de l’Angathès et, au sud, par le mont Kryonéritis (βουνό Κρυονερίτης) qui culmine à environ 1 310 m d’altitude.Aller à Asi Gonia avec Google Maps (35.273975, 24.283272). Depuis la côte nord, on peut atteindre Asi Gonia en remontant la vallée de la rivière Moussélas en empruntant la route provinciale 1 d’Épiskopi à Chora Sfakion (Επαρχιακή Οδός Επισκοπής - Χώρα Σφακίων), puis en bifurquant à droite sur la route provinciale 2 d’Argyroupoli à Asi Gonia (Επαρχιακή Οδός Αργυρούπολης-Ασή Γωνιάς) ; après les tavernes du village d’en bas d’Argyroupoli la route franchit la rivière Moussélas par un pont et remonte la rive gauche de la rivière en direction d’Asi Gonia, en longeant les gorges de Gyparis (Φαράγγι Γύπαρη). Asi Gonia est à environ 8 km à l’ouest d’Argyroupoli, à environ 25 km au sud-ouest de Réthymnon et à 60 km au sud-est de La Canée.
Depuis Asi Gonia une route secondaire grimpe en lacets sur le versant nord du mont Kryonéritis, passe près de la grotte de Chaïnospilios (Χαϊνόσπηλιος), puis rejoint la route provinciale 1 en direction de Chora Sfakion, à environ 800 m d’altitude ; la route provinciale atteint le village de Kallikratis, situé à environ 12 km au sud d’Asi Gonia, mais près de 25 min de conduite.
Asi Gonia est une localité d’un peu plus de 500 habitants, mais est aussi une communauté locale et un canton du dème de l’Apokoronas, le canton d’Asi Gonia (Δημοτική ενότητα Ασή Γωνίας). Le canton d’Asi Gonia est un canton de petite superficie, environ 18 000 km², situé à l’extrémité orientale de la province de La Canée (Ασή Γωνιά Χανίων), en bordure de la province de Réthymnon. L’activité primaire des habitants d’Asi Gonia est l’élevage.
Le toponyme d’Asi Gonia, ou Assi Gonia, proviendrait du mot turc « asi », issu de l’arabe « العاصي », qui signifie « rebelle » ; « gonia » (γωνιά) signifie en grec « genou », au sens propre, ou « angle, coin », au sens figuré, et désigne fréquemment des endroits reculés, coincés entre des montagnes. Le toponyme Assi Gonia signifierait donc « le Coin des Rebelles », ce qui fait référence à la résistance de ce village à l’occupation turque. En 1577, à l’époque de la domination vénitienne, la localité était mentionnée par Francesco Barozzi sous le nom de Gognia. Grâce à sa position de forteresse naturelle et à sa difficulté d’accès, le village d’Asi Gonia fut, sous l’occupation ottomane, un centre de résistance lors des divers soulèvements crétois, notamment en 1866 et en 1895 ; plusieurs combattants, natifs d’Asi Gonia, se sont illustrés dans ces soulèvements et, plus généralement, dans les combats pour la libération des territoires grecs : Pavlos Gyparis (Παύλος Γύπαρης) (1882 - 1966) qui participa à la plupart des conflits de la Grèce entre 1905 et 1945, et dont on peut visiter la maison typique ; Stylianos Kokkinakis (Στυλιανός Κοκκινάκης), dans les combats en Macédoine ; Michail Méladakis (Μιχαήλ Μελαδάκης) (1889 - 1914), dans la lutte pour l’Épire du Nord ; Nikolaos Pétrakis (Νικόλαος Πετράκης), connu sous le nom de guerre de Petronikolas (Πετρονικόλας) et Markos Pétrakis (Μάρκος Πετράκης), connu comme Pétromarkos (Πετρομάρκος) ; le résistant Petros Papadopétrakis (Πέτρος Παπαδοπετράκης), connu sous le nom de guerre de « capitaine Pétrakas » (καπετάν Πέτρακας) ; on peut voir les statues de ces combattants à divers endroits du village.
Un autre personnage est originaire d’Asi Gonia : Georgios Psychountakis (Γεώργιος Ψυχουντάκης) (1920 - 2006), connu comme « Le Coureur crétois » (Ο Κρητικός Μαντατοφόρος), d’après le titre du livre où il raconte ses aventures comme agent de liaison entre la Résistance nationale et les agents secrets du S O E britannique, pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment lors de l’épisode de l’enlèvement du général allemand Kreipe. En juin 1941 le village fut un des points de passage des soldats de l’Empire britannique qui se repliaient de la côte nord vers Chora Sfakion pour être évacués vers l’Égypte. À l’entrée orientale du village on peut voir l’église Sainte-Croix (Τίμιος Σταυρός) qui est l’église du cimetière. Dans le sud du village, juste au-dessous de la place du village, se trouve l’église Saint-Georges de Galatas (Άγιος Γεώργιος του Γάλατα), une petite église à une seule nef, où a lieu, chaque 23 avril, la fête de la Saint-Georges, la bénédiction des troupeaux. Les bergers amènent sur le parvis de l’église leurs brebis et leurs chèvres qui sont bénies par le pope ; les bêtes sont traites, tondues et consacrées à saint Georges ; le lait est bouilli sur place et offert, dans des tasses fumantes, aux spectateurs. En 1946, Mikis Théodorakis (Μίκης Θεοδωράκης) dédia à cet événement sa première œuvre symphonique, intitulée « Le Festival d’Asi Gonia » (Το πανηγύρι της Ασή Γωνιάς). | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | Le village d’Asi Gonia se trouve sur le sentier européen de grande randonnée E4, venant du massif des Montagnes Blanches, via Askyfou et Imbros ; les sections 29 et 30 du sentier relient Kallikratis à Asi Gonia puis Argyroupoli.Au départ de Kallikratis le sentier traverse une petite vallée sèche, sur environ 2,5 km, jusqu’à un carrefour de routes ; en bifurquant à gauche on emprunte la route qui dévale en lacets le versant nord du massif du Kryonéritis, offrant une vue splendide sur la vallée de la rivière Moussélas. À hauteur des derniers lacets se trouve, sur la gauche, une grotte dénommée « Chaïnospilios » (Χαϊνόσπηλιος) où se réfugièrent, en 1866, les membres de l’Assemblée révolutionnaire pourchassés par les Turcs. Le nom de la grotte signifie « la grotte du Rebelle », du mot grec « χαΐνης », au pluriel « χαΐνηδες », désignant les rebelles à l’occupant turc ; le mot grec dérive du mot turc « hain » ou « hayın », venant lui-même de l’arabe « خائن », « traître, rebelle » ; de ce terme péjoratif les Crétois ont fait un titre de gloire pour désigner les résistants.
Aller à la grotte de Chaïnospilios avec Google Maps (35.261369, 24.282384). Après environ 11 km on atteint le village d’Asi Gonia. Depuis la place principale d’Asi Gonia, le sentier continue de descendre vers Argyroupoli en suivant la route à revêtement ; après 3 km le sentier atteint les gorges luxuriantes peuplées de sycomores abritant une profusion d’oiseaux ; après 3 km sur la rive gauche, le sentier passe sur la rive droite du ruisseau et atteint la partie basse d’Argyroupoli où se trouvent d’excellentes tavernes ombragées et d’anciens moulins à eau ; le sentier monte ensuite sur environ 400 m jusqu’à la partie haute d’Argyroupoli. Un itinéraire alternatif de Kallikratis à Argyroupoli passe par le village de Myriokéfala (Μυριοκέφαλα) plutôt que par Asi Gonia : au carrefour de routes situé peu après Kallikratis, on doit continuer tout droit, puis bifurquer à gauche vers Myriokéfala ; on rejoint le sentier E4 en se dirigeant vers Maroulou (Μαρουλού). |
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| Sur la route de La Canée à Réthymnon | Le nord du canton de Georgioupoli est traversé, de part en part, par l’ancienne route nationale 90 de La Canée à Réthymnon (Παλαιά Εθνική Οδός Χανίων - Ρεθύμνου) et la nouvelle route nationale 90 (Εθνική Οδός Χανίων - Ρεθύμνου) ; à l’arrière des plus belles plages, les terrains agricoles sont progressivement remplacés par des hôtels qui occupent la frange située entre la nouvelle route 90 et le bord de mer, ou même parfois les terrains situés entre les deux routes.Depuis le port de Georgioupoli c’est une plage de sable, longue d’environ 10 km et bordée de petites dunes, qui s’étend jusqu’à la rivière de Pétrès et le promontoire rocheux de Gérani. À l’époque vénitienne cette longue plage était nommée « Spiaggia del’ Armiro ». Cette contrée est remarquable pour le nombre des cours d’eau qui l’arrosent, cours d’eau qui charrient les eaux provenant du versant nord du massif montagneux des Montagnes Blanches (Λευκά Όρη) qui constitue un énorme réservoir d’eau. La température de ces eaux douces a tendance à refroidir les eaux des plages voisines, par ailleurs exposées au vent du nord. La première plage est la plage de Georgioupoli (παραλία της Γεωργιούπολης) qui s’étend sur une longueur d’environ 3 km ; cette plage est divisée en deux par la rivière Pérastikos (ποταμός Περαστικός) qui une rivière longue de seulement une cinquantaine de mètres mais dont le débit d’eau est très abondant ; cette rivière coule toute l’année et un pont de bois a été construit pour franchir la rivière. À l’est de la rivière Pérastikos la plage est plus large et esp parfois nommée « plage de Pérastikos ». La plage de Georgioupoli est sablonneuse et équipée de chaises longues et de parasols par les hôteliers et les taverniers, surveillée par des maîtres-nageurs.
La rivière Delfinas (ποταμός Δέλφινας), parfois nommée rivière Delfinos (ποταμός Δελφίνος), marque la limite entre la communauté locale de Georgioupoli et la communauté locale de Kournas ; la rivière Delfinas est l’effluent du lac Kournas situé à environ 2,5 km en amont. |
| | Le village de Dramia (Δράμια / Drámia) | À l’extrémité orientale du canton de Georgioupoli se trouve la communauté locale de Fylaki (Κοινότητα Φυλακής) ; en plus du chef-lieu Phylaki (Φυλακή), la communauté comprend le village de Dramia, situé à quelque 200 m de l’embouchure de la rivière Moussélas. Dramia serait à l’emplacement du port antique d’Hydramia (Ὑδραμία), ou Hydramon (Ὕδραμον), qui, selon l’historien grec du IIIe siècle Xénion (Ξενίων), était le port de la cité antique de Lappa où se trouve, de nos jours, le village d’Argyroupoli. Le village de Dramia compte une population d’environ 250 habitants. |
| La rivière Moussélas (ποταμός Μουσελάς / potamós Mouselás) | La rivière Moussélas est un fleuve du centre-nord-ouest de la Crète qui se jette dans le golfe de l’Almyros sur la côte nord de l’île. La rivière prend sa source dans la région d’Asi Gonia et de Myriokéfala, entre les massifs montagneux de l’Angathès, au nord, et du Kryonéritis, au sud ; la rivière Moussélas contourne par l’est, dans des gorges, le mont Omanité (Ομανιτέ), situé dans l’est de l’Angathès, jusqu’à Argyroupoli. À Agyroupoli, l’ancienne cité de Lappa, le débit de la rivière est très renforcé par les sources abondantes qui jaillissent en contrebas du village. La rivière se dirige ensuite, presque en droite ligne, vers le nord, à travers une plaine fertile, jusqu’à son embouchure près de Dramia, à l’ouest de la longue plage d’Épiskopi. Le fleuve Moussélas a une longueur d’une douzaine de kilomètres, dont 7,5 km entre Argyroupoli et son embouchure. Le fleuve Moussélas correspondrait au fleuve nommé Messapos (Μέσαπος) dans l’Antiquité grecque ; la rivière aurait été navigable car des anneaux d’amarrage ont été découverts sur ses rives. À l’époque vénitienne le fleuve était nommé « Mussela fiume ». De nos jours la rivière Moussélas marque la délimitation entre les cantons de Georgioupoli et d’Asi Gonia du dème de l’Apokoronas, dans la province de La Canée, et le canton de Lappa du dème de Réthymnon. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) |
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